Sur l’année 2022, le Sida a tué près de 630 000 personnes dans le monde et malgré la baisse du nombre de mort’e’s par rapport à 2021, nous ne pouvons malheureusement pas nous réjouir car il s’agit toujours de 630 000 personnes de trop. A l’heure où des traitements aussi bien palliatifs que préventifs existent, nous ne devrions plus à avoir à compter nos mort’e’s.
Mais ce n’est pas seulement le SIDA qui tue, c’est un système tout entier :
– C’est la précarité sociale due aux exclusions du milieu familial, salarial et économique ;
– Ce sont les discriminations et les préjugées, à commencer par la sérophobie. Mais également toutes autres formes de discriminations qui visent des publics déjà plus affectés par le VIH. L’homophobie, la transphobie, la toxicophobie, la putophobie et le validisme tuent mais elles tuent d’autant plus pour les personnes séropositives ;
– C’est un modèle socio-économique qui précarise notamment en empêchant les personnes séropositives d’emprunter ou d’avoir accès à des assurances ;
– C’est la suppression de l’aide médicale d’état qui non seulement précarise les personnes sans papiers et en demande d’asile mais également l’ensemble de la population ;
– C’est la précarité de notre système de santé qui a été méticuleusement démontée année après année ;
– C’est l’absence et l’abandon de politique de santé forte que ce soit face au VIH ou face au COVID-19 qui nous le rappelons exclu les personnes immunodéprimées ;
– C’est la précarisation de l’accès au soin avec des délais et des tarifs de plus en plus élevés ;
– C’est l’exclusion des personnes minorisées des campagnes de prévention.
En conséquence, nous demandons aux pouvoirs publics français mais également aux instances internationales :
– La gratuité de tous les traitements aussi bien la trithérapie que la PREP pour l’ensemble de la population sans conditions ni de revenu ni de papiers ;
– De lutter contre la sérophobie et l’ensemble des discriminations dans toutes les sphères de la société ;
– De rétablir L’aide médicale d’état ;
– De protéger et d’améliorer notre modèle social de santé;
– De fournir des soins abordables pour tou’te’s y compris pour celleux n’ayant pas accès à la sécurité sociale ou à une mutuelle ;
– De mener une politique de santé équitable envers l’ensemble de la population : qu’elle soit heterosexuelle ou homosexuelle, cisgenre ou transgenre, dyadique ou intersexe, né’e en France ou à l’étranger et quel que soit son travail et donc incluant les travailleu’r’se’s du sexe.
Pour la lutte contre le SIDA nous ne pouvons nous passer d’une lutte globale et pour cela il faut une reconnaissance des minorités et des soins de qualités.